mercredi 27 octobre 2010

Mise en scène


- Si tu touches à ma voiture, je déchire tes robes une par une, je repeins ta salle de bain au ketchup, je te fais des couettes, je les attache au ventilateur et je le mets en marche à vitesse maximum !

- Si tu touches à une seule de mes robes, je décolle toute la moquette de ton bureau avec les dents, avec les tiennes, je plie ton linge sans oublier de mettre une fine couche de beurre entre chaque vêtement, je blinde tes chaussons de carottes râpées, je saute à pieds joints sur ta télé et je couche avec Charles !

- Charles est pas foutu de jouir de sa propre vie !

- Et ben je coucherai avec Bernard !

- Si tu t'approches du charcutier, je lui raconte que tu donnais des cours particuliers de danse classique à son fils en l'appelant Rose, je lui raconte les histoires que tu veux que je te raconte pour t'endormir, je sors les enregistrements de tes ronflements, je lui raconte ta façon de grimper sur la cuvette des toilettes des restaurants avec les pieds pour ne pas salir tes petites fesses ! Je lui raconte que tu croyais que le mot clafoutis était une zone érogène, que tu mets une perruque à ton chien et que tu veux te faire refaire la bouche !

- Je veux me la faire refaire parce que t'embrasses tellement mal que depuis, elle ne sent plus rien !

- Et ben j'irai embrasser Paulette !!! Ca la changera de sa raie sur le côté !

- Elle n'a pas la raie sur le côté Paulette...

- Je parlais de son mari...

- Si tu touches à Paulette, j'appelle la police et hurle au viol, et avant de sortir de ce restaurant, je monte sur la table, et je raconte comment tu t'épiles le pubis avant d'aller jouer au foot, tes copains de vestiaire sont tous là, ils seront ravis !!

- Heu... Simone... T'as même pas besoin de monter sur la table, je crois qu'on nous regarde...

- Hum... je... pardon... nous répétions une scène pour notre pièce de fin d'année... les costumes sont de Donald Cardwell et les décors de Roger Hart !

(silence total...)

- Bon, bah on n'a plus qu'à déménager avec tes conneries... Prends ton manteau, je prends ton sac.

- Si tu touches à mon sac, je dis ce que tu as fait à la chèvre dans les Pyrénées quand t'étais ado !

- Mais ça n'a rien à voir ça ! On était bloqués depuis trente-huit jours dans un refuge !!!

- Et alors ? Ca justifiait de faire bêler la bête ?

- Bah au moins, elle bêle elle !

- C'est parce que tu parles très mal le chèvre, si tu avais compris, tu aurais fait ta première dépression à 17 ans !

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