vendredi 25 juin 2010

Un poil tendue



- Raoul chéri... Il faut que je te dise quelque chose...

- mmmm....

- Tu m'écoutes ?

- mmmoui... quoi?

- J'aimerais que tu t'épiles un peu... Ton système pileux est vraiment fourni...

- Quoi ?? (il se retourne et se redresse brusquement)
Mais tu perds tes bas Simone ou quoi ? Et au niveau de tes lubies, ça se passe bien ? Non parce que j'en connais une autre qu'est fournie en la matière ! Mon système pileux est fourni...je rêve...

- Oui, excuse-moi mais partout où je voudrais sentir ta peau, j'ai l'impression de devoir jardiner avant de pouvoir sentir la douceur du moment, alors, oui, j'aime bien la nature, mais parfois je préfèrerais la caresse d'une plage immédiatement accessible à l'érotisme piquant d'un bois sauvage !

- Jardiner ? Parce que tu crois que chez toi c'est la fête du green ?

- Oui, parfaitement, c'est la fête du green, et si t'arrêtais de faire des coups en un, tu pourrais un peu plus profiter du parcours !

- Hein ?

- T'as très bien entendu ! T'es un gamin Raoul, on peut jamais rien te dire ! Et puisque tous les enfants savent qu'il est interdit de jouer sur la pelouse, je te conseille de te mettre à l'aviron pour les prochains jours, ça va te détendre !

- L'aviron ? Pourquoi l'aviron ?

- Parce que vous allez ramer toi et ton système pileux FOURNI, oui FOURNI Monsieur, pour revenir jouer à Saint Nom la Bretelle !

mercredi 16 juin 2010

Clair de lune


- Raoul, t'es où ?

- Je suis dans le salon, je regarde la lune...

- Ah... mon poète... et elle est comment ?

- Un croissant qu'on voudrait dévorer...

- C'est marrant le décalage horaire qu'il peut y avoir entre deux fenêtres, parce que moi, de la cuisine, je n'aperçois qu'une lumière pâle à peine perceptible, perçant difficilement un manteau de nuages...

- Hum... Ah oui ?

- Oui. Par contre, je vois parfaitement le croissant dont tu parles... et je peux te dire qu'il va te falloir lui plaire si tu veux manger à ta faim parce qu'en ce qui me concerne, t'es pas près de re-goûter à mes chouquettes !

- M'enfin, Simone...

- Et tu dors dans le salon, pervers !! Je t'apporte les jumelles !

- rrrrroooo.... ça va ! Y'a pas de mal à regarder les jolies choses !

- Non ! Mais y'en a à se foutre de ma pomme ! Et me dire que tu regardes la lune alors que le reflet de ta perfidie dans la fenêtre de la voisine m'aveugle jusque dans ma cuisine, ça, c'en est !

- Parce que si je t'avais répondu "je mate le superbe cul de la voisine", tu aurais préféré peut-être ??

- Non, mais je t'en aurais voulu pour une seule chose, là, ça fait deux, et la deuxième est empreinte de ce mensonge qui tue la confiance ! Tu comprends rien aux femmes Raoul...

- Si, je comprends que tu es jalouse...

- Jalouse ? De l'autre foldingo de Francine ? Je me lave pas les dents en petite culotte avec les rideaux grands ouverts moi !

- Elle n'a pas de rideaux.

- Comment tu le sais ?

- Bah heu... enfin j'imagine qu'elle n'a pas de rideaux, sinon, elle les tirerait. Non ?

- Raoul, écoute-moi bien. Je vais aller chez Francine, je vais rentrer dans son salon quand elle va m'ouvrir, si jamais il n'y a pas de rideaux, je te conseille d'avoir sauté avant que ce soit moi qui te pousse...

- Mais on est au quatrième ! Et il fait noir comme dans une cave !

- Avec une lune pareille, tu devrais pourtant y voir clair...

lundi 14 juin 2010

Le chef d'oeuvre de Raoul





- Simone, dessine-moi une robe...

- Tu aimes comme ça ?

- Quel talent...

- Par contre Raoul, tu ne pourras pas l'enlever celle-là. Il faudra attendre qu'elle sèche.

- Depuis que je te connais, j'attends toujours un peu que la patine du temps vienne fixer ta beauté dans l'éternité, de peur de laisser mon empreinte sur cette oeuvre d'art absolument divine.

- Pourquoi ?

- Parce que tu sembles toujours à peine sortie du Paradis Simone... Je dois prendre le temps de ta pureté, toujours... et de ta réalité... et du respect de cette perfection faite femme...

- Raoul, sur moi, mille empreintes de toi, et de cette oeuvre tu seras alors le chef...

- Mais tu seras tatouée de mes empreintes chérie... Je pourrais abîmer ta robe...

- Vierge de toi, je ne serais qu'une ébauche de l'élégance féminine. Raoul, ton empreinte dans mon coeur est indélébile, celles que tu dessineras sur mon corps seront autant de rappels pour les artificiels qui s'arrêteraient au paraître...

- Aaah... l'être ou le paraître, telle est la question... Simone, si un jour je te dis que je ne peux plus te voir en peinture, rappelle-moi ce jour béni !

- Allez... viens mon prince... dessine-moi un mouton...

Symphonique Simone


- Simone, même quand tu joues comme un pied, tu ne fais aucune fausse note...

- C'est ton côté "Beaux-Arts" qui voit toujours cette sensualité artistique dans chacun de mes gestes mon Raoul...

- C'est ton côté Mozart qui exprime tout le génie de ta grâce en musique mon amour

- Je t'aime mon chéri... Sans bémol

- Quand tu auras achevé ta symphonie pédestre au piano, je jouerai de toi, je maîtriserai la moindre de tes notes pour donner naissance à ta musique la plus douce, la plus intime, la plus profondément envoûtante.

- Tu es mon chef d'orchestre Raoul. Et pour une fois, je te laisserai avec plaisir me mener à la baguette...

vendredi 11 juin 2010

Recto-Verso


- Raoul, tu as du courrier...

- Oh ma chérie... Ton envers érige un désir pour la lettre que je pensais endormi...

- Mon endroit te confirmera que tu as gardé le même pour l'enveloppe

- Simone, tu es belle à faire pleurer tous les livres. Laisse-moi te lire...

- Prends ton temps mon amour, prends celui de lire entre les lignes... J'adore la qualité de ta lecture. La psychologie de ton geste. La précision de ton sourire qui sait... J'adore ton style.

- Il a bon dos mon style.

- N'est-ce pas ?

- Chhhhuuut... Je lis.

- Pardon.

(De longues secondes s'écoulent...)

- Alors Raoul, envie de répondre à ce courrier ?

- Simone, j'arrive en bas de la page, l'épine dorsale de ta prose enflamme le plus doux de mes frissons, et m'invite à ce plaisir que je veux t'offrir.

- Quel est-il ?

- T'écrire le plus délicieux des post-scriptum...

- Mon chéri... écris jusqu'à ce que mes lèvres n'en puissent plus de te demander... Et n'oublie pas de signer. J'adore quand tu apposes ta griffe...

- Puis je te retournerai, pour écrire l'adresse du paradis dans lequel je vais t'envoyer, mon doux courrier...

- Tu sais où coller le timbre ?

- Simone, te lire m'affranchit de toutes les femmes du monde...

- Raoul, t'es pas possible !!! Tu peux pas ne parler que de moi dans un moment pareil ?!! Oublier que d'autres femmes existent ?!!

- Mais ma chérie, c'était un compliment, une façon de t'accrocher définitivement dans mon ciel, un ciel avec une seule étoile !

- Mouais... Une seule étoile... J'ai plutôt l'impression que ton ciel est constellé mon Raoul !

- Qui a écrit ces mots au fait Simone ? Parce qu'il a dû te falloir une sacrée souplesse quand même !

- C'est vrai que c'est joli cette métaphore de l'étoile...

mardi 8 juin 2010

Objectif Lune


- Raoul... Arrête tes bêtises, je vérifie mon objectif.

- Moi aussi...

Raoul soigne sa ligne


- C'est donc comme ça qu'on trace les lignes des routes ??

- C'est comme ça que JE trace les lignes des routes, Simone.

- Tu veux dire que tu traces toutes les lignes des routes du monde, Raoul ?

- Oui m'dame. Je suis le seul à savoir rester en ligne aussi longtemps. J'ai fini le Chili hier, et là, j'en ai pour trois semaines à faire l'Argentine. Je commence le deuxième passage. Le premier est sec.

- Et la France, c'est toi aussi ?

- Je suis le seul au monde Simone !

- Mais il n'y a qu'une seule ligne blanche en France, comment tu fais ?

- Sur une jambe.

- Pendant trente kilomètres ?

- Je me repose aux carrefours.

- Et les lignes discontinues ?

- A cloche-ski

- A cloche-ski ?

- Oui, c'est comme à cloche-pied, mais à ski.

- Et quand ça monte, tu fais comment ?

- Je fais que les routes qui descendent.

- Et les routes qui montent alors, elles n'ont pas de marquage ?

- Bah si, je les prends dans l'autre sens, en descendant.

- Ah oui, bien sûr... Et pourquoi ces bâtons, c'est pour aller plus vite ? C'est pour le mauvais temps ?

- Non, c'est pour être bien équilibré. Et c'est pour discuter avec les gens aussi, au bord des routes de montagne. Dès que je casse mes bâtons en deux, ils font pareil avec les leurs, et ça créé une atmosphère très conviviale !

- Ah bon ? Et pourquoi ça ?

- Parce qu'on discute à bâtons rompus Simone !

Le coeur de Simone n'est pas de pierre



- Simone, ne t'inquiète pas pour Raoul, s'il se sentait mal à l'aise, il ne resterait pas à côté de nous...

- Je ne m'inquiète pas Pierre... Raoul est à sa place, c'est une évidence.

- Oui, voilà, c'est cela, une évidence, comme nous deux Simone...

- Les évidences sont plus fortes que le temps Pierre... A la fin, elles s'imposent toujours...

vendredi 4 juin 2010

Simone peut être très sèche


- Simone...

- Quoi ?

- Quoi, quoi ? A ton avis ?

- Je ne sais pas...

- Bah je suis encore interloqué devant la scène que tu me proposes ! Qu'est-ce que tu fais ?

- Je me sèche les cils au sèche-cheveux parce que je viens de pleurer, et je n'aime pas le pli que mes cils prennent quand ils sèchent en bataille.

- Tu te sèches les cils au sèche-cheveux ??? Et pourquoi tu viens de pleurer ?

- Parce que mon mari n'arrête pas de me prendre pour une demeurée alors qu'il pourrait lui-même aisément confondre un appareil binoculaire de mesure ophtalmique avec un sèche-cheveux ! Mais lui, c'est certainement normal quand il se trompe. Ce n'est pas son intelligence qui lui fait défaut...

- Avoue que ta position est plutôt étrange...

- Laquelle ? Celle qui me fait rester à côté d'un homme qui me pense capable de me sécher les cils avec un sèche-cheveux ?

- Pardon chérie, ça va... Et pourquoi ce bonnet ?

- Au cas où je me noie dans les larmes déclenchées par ton indifférence... Comme ça, j'aurai les cheveux secs.

- Et pourquoi ce test oculaire ?

- Parce que je me rends compte que je n'arrive plus à voir nettement l'homme amoureux que j'ai épousé...

- Pardonne-moi mon amour. J'ai compris. Je vais me reprendre... D'ailleurs, je voulais te dire que ce t-shirt te sied à ravir...

- Tu veux ma place Raoul ?

- Pourquoi ?

- Parce que le temps que je digère tes réflexions, je suis sûre que tu vas avoir besoin de te sécher les cils...

Patchwork


- Et ça sert à quoi déjà ?

- C'est un patch, pour arrêter de fumer.

- Mais on fume pas nous Odette...

- Je sais Madeleine, mais ça fait plaisir à Simone, c'est offert avec le coeur, on peut bien lui faire ce plaisir...

- C'est bien parce que c'est ta fille... Tu vois, moi, je suis assez contente de ne pas avoir eu d'enfant finalement.

- Et pourquoi donc ?

- ça m'évite des fêtes des mères douloureuses... Bon, ils nous remettent Derrick ? C'est interminable leurs réclames...

- Je le trouve de plus en plus beau Derrick...

- Odette, ton coeur...

jeudi 3 juin 2010

Envole-moi



- Qu'est-ce c'est que ça Simone ?

- Je me suis dit que ça pouvait régler ton problème de clim...

- Mais c'est une hélice Simone ! C'est un problème de ventilation du moteur. Et puis la clim dans une décapotable tu sais... Va remettre cette hélice où tu l'as prise s'il te plaît. Et où l'as-tu prise d'ailleurs ??

- Sur le planeur du voisin.

- Ils garent leur planeur devant chez eux tes voisins ?

- Fais-moi planer Raoul...

Quand Simone s'ignorait


- Qu'est-ce que tu disais sur Simone ?

- Mais rien, c'est un personnage fictif, arrête tes conneries Yves !

- Un personnage fictif ? Et Casque d'or, c'est fictif ? Et Le Chat, c'est fictif ?

- De Montand, j'avais plus d'esprit...

- Ah tu la joues fine Marcel en plus ?

- Oh arrête un peu hein, quand tu avais Marilyn dans ton lit, tu la ramenais moins sur Simone !

- Tu parles encore une fois de cette histoire et je te jure que tu vas attraper un rhume de cerveau dans la minute... Tu sais de quoi tu parles ? Est-ce que tu sais de quoi tu parles ??? Quand j'étais avec Marilyn, Simone ne voulait déjà plus de moi, elle était avec Giscard, qui commençait alors une impressionnante série !!

- Giscard ? Avec Simone ?? Et pourquoi pas avec Lady di ?

- Parce qu'elle était pas née...

- Pas faux...

- Ah ça, il cachait bien son jeu le grand mou... Simone s'ignorait totalement dans ses bras, elle s'oubliait...

- Giscard, quel d'Estaing quand même...

- Tu pousses le bouchon un peu loin Marcel...

Surnaturelle Simone



- Allez, devine Raoul...

- Simone... Qu'est-ce que tu fais là...

- Je développe mon esprit créatif, mon professeur de théâtre m'a dit que je devais travailler mon imagination tous les jours.

- Je te promets que tu la travailles à un point que tu ne soupçonnes pas, sans avoir forcément besoin d'épouser le parquet.

- Alors, tu trouves ?

- Non... Une soucoupe volante ?

- Ouiiiii ! Mais tu sais que tu devrais venir avec moi au cours de la rue Lafayette ? Tu es doué mon chéri !

- Je n'ai pas de mérite, je n'ai pas attendu ce matin pour savoir que tu étais une extra-terrestre...

- rrrroooo.... Raoul... Retrouve un peu ton âme d'enfant. Bon, et qu'est-ce que je porte ?

- Une théière.

- Non.

- Comment non ? Bah si, tu portes une théière là !

- Un peu d'imagination mon vieux ! Je porte une lampe magique...

- Bien sûr... Avec un génie qui est ton meilleur ami ?

- Tu es caustique Raoul, je n'aime pas ça cet air supérieur ! Oui, avec un génie à l'intérieur !

- Et il est venu en soucoupe lui aussi ou c'est un génie civil ?

- Pffff... Tu ne connais rien au théâtre... Et tu ne t'intéresses pas à moi !

- Ah si ma belle ! Mais je te préfère à la verticale en train de servir le thé plutôt qu'en soucoupe volante ! Un objet non-volant identifié comme la meilleure copine d'un génie dont lui-même ne soupçonne pas l'existence !

- Mais il n'existe pas ce génie Raoul...

- Ah ? J'aurais juré avoir entendu quelqu'un appeler au secours... Une voix sourde... Comme un génie qui serait bloqué dans une théière...

- C'est nul ce que tu fais ! Oui, parfaitement, si je commence à frotter la lampe, un génie en sortira, et ce sera beau, magique, et je serai la seule à savoir en profiter !

- En général, quand tu as envie de frotter, tu fais souvent sortir un génie, et c'est rarement moi qui en profite !

- Tu essaies de m'énerver, mais tu n'y arriveras pas. Je suis zen. Va jouer aux courses avec tes buveurs de bière, moi, je continue d'évoluer dans ce calme que me procure l'art et la richesse de l'imagination...

- Tu veux dire que tu vas faire sortir le génie sans bouillir ?

- Raoul, dégage !!!

mercredi 2 juin 2010

Good morning England


- Tu vois Simone, un jour, on pourra aller en Angleterre en voiture...

- En voiture ? Et comment ce serait possible ?

- En creusant un tunnel...

- Un tunnel ? Mais Raoul, tu te rends comptes le nombres de pelles, et de gars en combinaison, bouteilles et palmes ? Pour ceux qui creusent au début d'accord, mais ceux qui vont creuser au milieu, comment ils vont tenir pour respirer le temps d'y aller ? Et de revenir ?

- Mais non Simone, ils vont creuser avec des machines tellement énormes et puissantes qu'elles n'existent pas encore...

- Et elles existeront quand ?

- Quand l'Homme aura l'intelligence de les construire.

- Et tu y crois à ce projet Raoul ?

- S'ils ont l'intelligence de ne pas faire grève tous les trois jours ou de ne pas laisser les fenêtres du tunnel ouvertes, oui...

- Y'aura des fenêtres dans le tunnel ???

- Simone, l'étendue de cette mer me fait parfois penser à celle de ta naïveté.

- Oh tu me taquines... Mais je ne suis pas un goujon !

- J'aime cet humour de pêcheur...

- Raoul, bonne idée d'avoir mis ton volant à droite.

- J'aime anticiper. Reste à savoir quand nous verrons la sortie du tunnel.

- C'est une métaphore ça ?

- Non Simone.

- Et si c'est l'entrée du tunnel qui se trouve de notre côté, on pourra quand même y aller ?

- Simone, je vais aller me baigner je crois...

Simone connaît la musique


- Dis donc chéri, tu ne regrettes pas de ne pas avoir choisi la flûte à bec ?

- ça va Simone, ça va...

- Et tu feras attention, tu as le manche qui dépasse !

- Classieux...

- Non mais c'est vrai mon chou, tu as le manche en l'air, et quand c'est comme ça, y'a toujours une abrutie pour le prendre en pleine tronche !

- Tu veux me dire quelque chose là ?

- Non, rien, pourquoi ?

- Bonne journée chérie...

- ... mais quand même, tu devrais ranger ton manche vers le bas, tu prendrais moins de risques avec ton instrument...

- Simone, la jalousie te fait vraiment dire n'importe quoi... C'est maladif chez toi ! Je ne regarde que toi !

- Oui, d'accord... Tu as bien fait de choisir un instrument à cordes finalement, le pipeau tu maîtrises déjà parfaitement...