dimanche 12 décembre 2010

Le saut de l'ange


- Bon, Simone, deux choses :

Premièrement : Le saut de l'ange n'a jamais aussi bien porté son nom qu'aujourd'hui. En prenant mon impulsion depuis la lune, la durée du vol est telle que je pouvais presque sentir mes ailes pousser dans le dos.

- Mais pourquoi as-tu sauté de si haut ?

- Justement pour prendre le temps de voler, et surtout pour mesurer les années-lumière qui séparent les hommes de leur rêve d'amour absolu. Alors que certains ne connaîtront que des étoiles filantes avant de se consumer avec elles, moi, j'avais la chance de savoir, avant de sauter, qu'au bout de ma voie lactée m'attendait mon atmosphère, mon oxygène, mon rêve absolu.

- Atmosphère ? Atmosphère ? Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère ? Dis donc Raoul, si t'as fait tout ce voyage pour être désagréable, tu peux aller te prendre une chambre à l'hôtel du Nord !

- Pardon ?

- Je plaisante mon amour... Je suis très touchée par ce saut que tu as fait pour moi, et sache que ton statut angélique ne se discute pas, tu es le marquis des anges... Bon, mais ça va sinon ? Parce que j'adore quand tu as le nez dans mon gazon mais là, ça fait quand même trois heures que tu n'as pas bougé !

- Deuxièmement : Vu de là-haut, aucune discussion possible, la Terre est ronde. Mais depuis trois heures, j'ai un vieux doute. Parce que là, tout de suite, elle me paraît profondément plate.

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