lundi 26 septembre 2011

De la friture dans le bocal


- Simone, tu as trouvé tes clés ? On va vraiment finir par être en retard là !

- Je suis sûre de les avoir posées sur le meuble dans l'entrée, c'est dingue ça...

- Mais pourquoi tu es toujours sûre d'avoir fait quelque chose alors que ce n'est finalement JAMAIS ce que tu as fait ?

- Oh ça va Monsieur Propre, tu veux qu'on parle du panier à linge ?

- Qu'est-ce qu'il a le panier à linge ?

- Justement, j'aimerais bien que tu saches ce qu'il a le panier à linge ! Et pour savoir, il faudrait que tu passes le voir de temps en temps le panier à linge, mais tu ne passes jamais ! Que ce soit pour le vider, ce qui serait déjà un miracle, ou pour le remplir ! Même ça, c'est trop dur ! Tu préfères jouer au petit poucet avec tes chaussettes dans la maison. Mais Raoul, tu peux les mettre dans le panier tes chaussettes tu sais ? Ça ne me dérangera absolument pas ! Et ne t'inquiète pas, à partir du moment où tu as auras enlevé tes chaussettes, on te retrouvera, ne perds pas de temps à semer des indices...

- Je n'ai pas envie de mélanger mes chaussettes à tes collants, pardon mais on préfère toujours ses petites odeurs à soi !

- Mais tu as la classe naturelle aujourd'hui mon grand ! Parce que pour toi, quand on fait une lessive, ça veut dire laver les tâches mais pas les odeurs ? Tu sais quoi ? Tu devrais y faire un tour dans la machine si ça ne lave que les tâches ! Tu garderais le parfum de ta paresse intact en sortant et il n'y aurait plus cette grosse tâche sur la canapé !

- On a une tâche sur le canapé ?

- Celle qui regarde le Tour de France avec sa bière !

- N'importe quoi... Et puis d'abord, je le remplis le panier à linge, je mets mes chemises, mes t-shirts, mes caleçons.

- Oui, d'ailleurs, je voulais te demander, tu te relèves la nuit pour mettre du linge dedans ?

- Heu... Non...

- Alors je crois qu'il y a des gens qui s'introduisent chez nous la nuit pour remplir la panier à linge...

- Si il y avait des gens introduits ici la nuit, je le saurais quand même !

- Oui moi aussi remarque...

- Des gens qui rentrent chez nous la nuit pour remplir le panier à linge... Mais qu'est-ce que tu racontes Simone ?

- Je raconte qu'on a un enfant, on est trois dans cette maison, je fais presque deux machines par jour, et ce putain de panier est toujours aussi plein ! Vous vous y mettez à plusieurs, c'est pas possible !

- Bon, tu me les trouves ces clés, il est bientôt huit heures là, le rendez-vous pour le dîner est dans sept minutes, c'est à 12 kilomètres, et on n'est toujours pas partis !

- Bah je sais plus où je les ai mises...

- Mais t'as vraiment une mémoire de poisson rouge Simone, c'est pas possible !!!

- Bloub...

- Simone ?

- Bloub... bloub...

Raoul débarque dans le salon, et découvre horrifié, sa femme avec la tête dans le bocal.

- Simone, arrête ! Ce n'est pas grave, je vais les trouver les clés moi, on ne peut pas se suicider pour ça quand même... Allez, sors de là chérie, je ne laisserai plus traîner mes chaussettes...

Simone sort la tête dans une énorme gerbe d'eau suivant le mouvement de ses cheveux qu'elle balance en arrière, tout en reprenant bruyamment son souffle :

- Mais je ne me suicide pas, j'essaie de retrouver mes clés !

- Et tu ne peux pas regarder dans le bocal sans mettre la tête dedans ? Et tu les ranges souvent dans le bocal tes clés ?

- Mais non mais puisque j'ai une mémoire de poisson rouge, je me suis dit que j'allais demander conseil à la famille...

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