Raoul
était psy depuis quelques années déjà. Mais jamais il n'avait rencontré
une femme comme elle. Dès leur première séance, la voix de Simone avait
eu un effet absolument envoûtant sur le praticien, quasi hypnotique.
Dès qu'elle parlait, il sentait le besoin de s'allonger, pour être au
plus près d'elle, dans la même position. Et pendant qu'elle parlait, il
fermait les yeux, comme elle, comme s'il voulait la retrouver dans sa dimension la plus intime, l'épouser au plus profond. Il se souvient de la première fois :
- Pourquoi avez-vous pris la décision de venir chez un psy Madame ?
- Ma vie est faite de hauts et de bas, mais je dois avouer que je n'ai pas eu le vertige depuis longtemps.
- Comment vous appelez-vous ?
- Simone.
- Me permettez-vous de m'allonger moi aussi pour vous écouter ? Votre voix invite à se fondre totalement dans les méandres de votre être. Fermez les yeux, je vais fermer les miens avec vous.
- Vous faites ça souvent ?
- Quoi ?
- Vous allonger près de vos confidentes ?
- C'est la première fois.
- Vous me promettez ? Vous ne faites pas cela avec toutes les femmes qui s'allongent sur ce divan ?
- Même si j'ai fait le choix d'une science assez loin d'être exacte, j'ai une haute estime de la vérité et de la transparence. C'est la première fois qu'une voix me donne envie de m'allonger moi aussi, et de fermer les yeux pour mieux voyager avec elle. Pour mieux la comprendre. Je vous le promets.
- Très bien. Fermons les yeux. Où en étais-je ?
- Vous parliez de votre manque de vertige.
- Ah oui. Je vous disais que ma vie était faite de hauts et de bas.
- Parlez-moi de vos bas Simone.
Simone se relève en trombe :
- Je croyais que vous fermiez les yeux !
Raoul se relève à son tour :
- Mais j'avais les yeux fermés là !
- Alors comment vous savez pour mes bas ?
- Mais c'est vous qui venez de m'en parler !
- Je ne vais pas chez le psy pour lui parler de mes dessous ! Je sais bien que je viens déshabiller mon âme mais quand même !
- Mais je ne parlais pas de ces bas là ! Je parlais des bas de votre vie !
- Oh ! ..... évidemment, là... C'est ballot... Je me sens un peu idiote...
- Et moi plus tout à fait concentré sur les sphères supérieures maintenant que je vous sais allongée en bas...
- Reprenons. Puis-je vous parler un peu du sommet de mes émotions pour en comprendre la source ?
- Pas tout de suite. Aujourd'hui, j'ai vraiment besoin que vous enleviez le haut pour que je puisse travailler sur le bas.
- Quel est votre prénom ?
- Pardon ?
- Votre prénom.
- Raoul.
- Raoul... Je crois que je vais partir, vous me faites un effet... D'une puissance incontrôlable... Et si je reste, je vais vous embrasser.
- C'est contraire au règlement Madame.
- Embrassez-moi Raoul.
- Je ne peux embrasser une patiente Madame.
- Ça tombe très bien... Je suis tout le contraire...
- Que voulez-vous dire ?
- Je suis extrêmement impatiente...
Franck Pelé - Avril 2012 - textes déposés à la SACD
- Pourquoi avez-vous pris la décision de venir chez un psy Madame ?
- Ma vie est faite de hauts et de bas, mais je dois avouer que je n'ai pas eu le vertige depuis longtemps.
- Comment vous appelez-vous ?
- Simone.
- Me permettez-vous de m'allonger moi aussi pour vous écouter ? Votre voix invite à se fondre totalement dans les méandres de votre être. Fermez les yeux, je vais fermer les miens avec vous.
- Vous faites ça souvent ?
- Quoi ?
- Vous allonger près de vos confidentes ?
- C'est la première fois.
- Vous me promettez ? Vous ne faites pas cela avec toutes les femmes qui s'allongent sur ce divan ?
- Même si j'ai fait le choix d'une science assez loin d'être exacte, j'ai une haute estime de la vérité et de la transparence. C'est la première fois qu'une voix me donne envie de m'allonger moi aussi, et de fermer les yeux pour mieux voyager avec elle. Pour mieux la comprendre. Je vous le promets.
- Très bien. Fermons les yeux. Où en étais-je ?
- Vous parliez de votre manque de vertige.
- Ah oui. Je vous disais que ma vie était faite de hauts et de bas.
- Parlez-moi de vos bas Simone.
Simone se relève en trombe :
- Je croyais que vous fermiez les yeux !
Raoul se relève à son tour :
- Mais j'avais les yeux fermés là !
- Alors comment vous savez pour mes bas ?
- Mais c'est vous qui venez de m'en parler !
- Je ne vais pas chez le psy pour lui parler de mes dessous ! Je sais bien que je viens déshabiller mon âme mais quand même !
- Mais je ne parlais pas de ces bas là ! Je parlais des bas de votre vie !
- Oh ! ..... évidemment, là... C'est ballot... Je me sens un peu idiote...
- Et moi plus tout à fait concentré sur les sphères supérieures maintenant que je vous sais allongée en bas...
- Reprenons. Puis-je vous parler un peu du sommet de mes émotions pour en comprendre la source ?
- Pas tout de suite. Aujourd'hui, j'ai vraiment besoin que vous enleviez le haut pour que je puisse travailler sur le bas.
- Quel est votre prénom ?
- Pardon ?
- Votre prénom.
- Raoul.
- Raoul... Je crois que je vais partir, vous me faites un effet... D'une puissance incontrôlable... Et si je reste, je vais vous embrasser.
- C'est contraire au règlement Madame.
- Embrassez-moi Raoul.
- Je ne peux embrasser une patiente Madame.
- Ça tombe très bien... Je suis tout le contraire...
- Que voulez-vous dire ?
- Je suis extrêmement impatiente...
Franck Pelé - Avril 2012 - textes déposés à la SACD
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire