- Quel genre de femme êtes-vous Simone ?
- Comment me voyez-vous Raoul ?
- Je me trompe peut-être mais… je vous vois exactement
comme je suis.
- Intéressez-moi. Qui êtes-vous sous le chapeau, sous le
manteau, après la peau ?
- Je suis tout et son contraire Madame.
- Vous ne pouviez pas mieux me définir.
- Vous ne pouvez être une contradiction vivante davantage
que je ne le suis.
- Celui qui sera plus contrarié que moi n’est pas encore
né…
- Je ne supporte pas la vulgarité chez une femme mais si
elle sait la distiller intelligemment dans des mots osés ou suggestifs, ma
dualité est ravie.
- Je suis très élégante, et aussi humaine que généreuse,
c’est comme une marque de fabrique, mais je peux hurler au premier connard venu
à quel point son existence est inutile tout en jetant à sa misérable qualité
d’écoute les mots les plus fleuris…
- Je peux vous promettre l’éternité de mon amour et
demeurer insaisissable à vos yeux.
- Je peux sembler insaisissable et être touchée au cœur
comme aucune autre par celui qui m’offrira son éternité. Pas celle qu’il me
promettra, je n’y prêterai même pas attention, mais celle que je lirai dans ses
yeux.
- Je suis très maniaque, j’ai mille habitudes, je ne
supporte pas la paresse intellectuelle ou physique, et je peux être aussi
bordélique dans mon antre que dans ma rigueur professionnelle.
- Tout doit être à sa place mais le premier qui m’oblige à
ranger pourrait mettre du temps à recoller les morceaux.
- Je n’aimerai aucune autre femme comme je vous aimerai.
Mais je regarderai toujours le décolleté de la voisine quand elle se penchera.
- Je ne vous trahirai jamais, mais j’aurai probablement
dîné avec le voisin avant que vous n’esquissiez le geste de déboutonner sa
femme.
- Je suis foncièrement honnête mais j’ai déjà volé
quelqu’un qui n’est pas dans le besoin.
- J’ai déjà eu un grand appartement à Paris, mais la seule
chose que j’aimais chez l’homme qui le partageait avec moi, c’est qu’il payait
les impôts fonciers.
- Je peux dire oui et penser non.
- Quand je dis non, je rêve de ce qui se serait passé si
j’avais dit oui.
- Je suis incapable de choisir et je déteste les gens
versatiles et instables.
- Je conduis vite et je klaxonne sur les chauffards quand
je marche dans la rue.
- Je suis romantique et j’adore qu’une femme ose tout.
- Je suis très sensuelle mais celui qui ne sait pas ouvrir
toutes mes portes n’a aucune chance de trouver l’ivresse.
- J’ai une mentalité de gauche mais je vote à droite. Et
quand j’ai une mentalité de droite, je vote au centre.
- Je dors à droite et je vis rive gauche, mais si on essaie
de me baiser en partant au petit matin sans tenir ses promesses, le type pourra
me déposer tout l’or du monde pour me convaincre d’accepter son bulletin, il
n’est pas près de mettre les pieds dans mon isoloir.
- J’adore l’idée du mariage comme engagement ultime et je
suis certain qu’il tue la liberté et le désir.
- Il est hors de question que j’aliène ma vie à un seul
homme, surtout si la routine fait vieillir ses jolis mots encore plus vite que
ses tempes. Mais si je vous aime, vous devrez m’épouser pour m’emporter là où
personne ne viendra nous chercher, tout en haut de notre amour. Je déteste les
symboles mais celui-là est magnifique.
- Simone, j’ai envie de vous embrasser et je sais qu’il ne
faut pas.
- Je suis mariée et je déteste la trahison. Mais ce serait
me trahir que de vous ignorer.
- Je devrais me raisonner et mon cœur vous appelle.
- Je devrai vous oublier et je ne penserai qu’à vous.
- J’ai envie de vous comme un homme et comme une femme.
- C’est étrange moi aussi… Vous voudriez me pincer
légèrement le sein pendant que nos bouches se racontent tout ce que nous ne
nous sommes pas dit et en même temps vous crevez d’envie de suggérer vos
caresses en frôlant leur destination… Vous voulez me provoquer, me maîtriser
autant que me protéger et m’aimer comme une sainte… C’est que vous vouliez dire
?
- Exactement… Et vous, vous voulez m’insulter et refuser de
croire en mes mots, vous voulez me gifler d’avoir osé vous toucher, d’avoir osé
penser à vos lèvres alors qu’elles ne peuvent être partagées… et vous ne pouvez
réprimer cette envie de me tirer légèrement les cheveux pour avoir une prise
sur ma tête aussi puissante et certaine que votre envie de vous abandonner à
moi, pour pouvoir la poser avec autorité sur la naissance de vos seins,
m’invitant avec vigueur à écouter l’incroyable rythme de votre cœur qui
explose…
- Un homme fin et mal élevé, le plus généreux de tous et le
plus égoïste, le plus vrai et le plus calculateur, le plus désirable et le plus
insupportable…
- Une femme élégante qui sait la beauté débraillée, la
mieux éduquée de toutes et la plus piquante, la plus sincère et la plus
menteuse, la plus parfaite et la plus imparfaite…
- Vous êtes mon idéal, celui que je ne veux pas…
- Je suis né pour vous, c’est écrit, et je ne crois pas au
destin…
- Vous aviez raison, je suis exactement comme vous.
- Je ne sais pas si vous pourrez m’aimer toute une vie.
Vous en croyez-vous capable ?
- Je vais vous dire non, je vais vous dire de ne plus me
rappeler, de ne plus m’écrire, je vais vous dire que je ne suis pas la femme
que vous croyez. Et vous savez pourquoi ?
- Dites-moi.
- Parce que vous êtes le seul à savoir que je suis tout le
contraire de ce que je viens de vous dire…
- Adieu Simone. Je vous appelle demain.
Franck Pelé – textes déposés SACD – Janvier 2014
Vies croisées faites pour se trouver !!!.... Tendresse particulière pour cet "épisode" qui met à nu l'âme des personnages... Celui qui m'aura en tous cas le plus touchée ...même si chaque épisode est toujours un renouveau, une surprise ..... MERCI ....
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