mercredi 22 septembre 2010

Les promesses de l'aube


- Qu'est-ce que tu regardes ?

- La vérité. La vérité d'un instant volé.

- Mais si tu voles cet instant qu'on ne te donne pas, tu es plus près du mensonge, de l'interdit, non ?

- Non. Il faut vivre dangereusement. Et savoir prendre les instants de grâce que la pudeur garde égoïstement. Qu'elle est belle...

- Qui ?

- Simone. Elle défie tellement tous les canons de beauté qu'elle gagnerait une guerre à elle toute seule...

- On croirait un homme amoureux...

- Comment ne pas faire autrement Charles... Toi, tu es dans l'ombre, et c'est cette ignorance qui te fait me poser la question. Moi, je choisis de voir le soleil, de chercher la lumière. Simone irradie, et de la lumière naît l'amour, toujours. Cet instant n'est pas volé, il est béni...

- Mais comment peux-tu te satisfaire de ce moment qui te dévoile l'intimité d'une femme que tu n'auras jamais ? Tu nourris ta propre frustration et ton malheur futur !

- Au contraire, je me fabrique du bonheur, de l'éternité. J'aurais pu mourir sans voir ça, et depuis ce soir je connais le parfum du rêve.

- Allez, Raoul, viens, on rentre. Tu ne l'auras jamais cette fille, tu le sais...

- On ne sait jamais rien Charles. Il faut toujours croire en ses rêves, et surtout, croire que le possible est accessible à tous...

- Tu es exactement le contraire des hommes qui la séduisent.

- C'est pour ça qu'elle m'aimera..

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