Finale du 100 mètres féminin des Jeux Olympiques en 1952 à Helsinki. On a retrouvé la bande-son :
- Je vais te vriller la choucroute Simone... Tu vas pleurer mille ans sur tes bigoudis...
- Garde ton souffle Marie-Olga, tu vas en avoir besoin pour appeler ta mère au secours... Quand tu passeras la ligne d'arrivée j'aurai déjà pris ma douche...
- Pfff... Arrête de te croire toujours plus forte que moi, j'ai plus d'argent que toi, plus de fringues, plus de pouvoir et j'ai eu plus d'amants que tu n'en auras jamais. J'ai tout de plus que toi. Donc forcément plus de vitesse...
- T'as surtout plus de rides, de bourrelets, de vulgarité et beaucoup plus de problèmes que moi. Plus d'argent ? Avec les tarifs que tu pratiques c'est possible, par contre, tu devrais dire clients, pas amants, ce serait plus honnête...
- Retire ça tout de suite où je t'arrache la mise en plis !
- Bah... Marie-Olga ? Tu perds tes bas ou quoi ? Tu ne gâcherais pas une finale olympique sur un défaut de maîtrise nerveuse... si ?
- J'ai couché avec plus d'hommes que tu n'en auras jamais !
- Ah ça c'est plus que probable ! Je ne suis même pas sûre que tu aies vu le visage de tous ces chercheurs en bas de gamme. Tu te retournais parfois quand tu sentais que tu avais de la visite ?
- Je vais t'exploser le chignon la française...
- Tu vois, moi, j'ai toujours privilégié la qualité à la quantité. Et d'ailleurs, comme c'était aussi la philosophie de mes amants, ils n'ont tous connu que moi. Forcément, quand tu as porté une fois du Simone, tu n'as pas très envie de défiler en Marie-Olga... Tu noteras la chance que tu as, j'ai hésité avec "enfiler" mais je me suis dit que tes nerfs étaient assez tendus comme ça...
- Je vais t'enrhumer à un point... Tu n'as pas idée de la préparation est-allemande...
- Oh mais si je la connais parfaitement, tiens, pas plus tard que la semaine dernière j'ai passé une nuit délicieuse avec ton préparateur physique. je te savais déjà artificielle sur beaucoup de plans mais alors là, tu es une vraie éprouvette ambulante ma chérie ! D'ailleurs, il faut que je te dise, l'injection que tu as reçue cette semaine, c'était du thym, j'ai échangé les ampoules pendant que ton médecin dormait donc tu ne t'inquiètes pas si tu cours comme un être humain, c'est normal. Par contre, tu vas sentir bon des veines.
- Parce que tu crois que j'ai besoin de ça pour te mettre la honte sur 100 mètres ?
- Heu... franchement ? Oui, je crois même qu'il t'en aurait fallu un camion-citerne de tes saloperies. Et même avec ça, je ne t'aurais pas laissé l'ombre d'une chance. Si... Peut-être une seule. Celle de voir mes fesses, pour que tu puisses avoir une idée de la qualité dont je te parlais tout à l'heure. Quand on y pense, c'est même assez dingue que tu puisses avoir une médaille avec un tel cul à trimballer sur cent mètres...
Simone gagna avec plus d'une seconde d'avance sur une américaine et une russe. Maria-Olga se prit les pieds dans ses propres cheveux au départ et chuta au bout de cinquante centimètres. Elle fût emmenée au poste après qu'elle eût tiré dans le genou du starter avec son pistolet parce que celui-ci refusa de donner un nouveau départ. Elle devint complètement folle et resta cloîtrée pendant vingt-huit ans dans un asile psychiatrique où, tous les matins, elle se rasait le crâne et hurlait qu'elle était prête pour un nouveau départ.
Franck Pelé - nov 2012 - textes déposés à la SACD
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