lundi 7 mars 2011

Le sens de l'amour


- Steve ! Mais qu'est-ce que tu fais là !

- Chuuuuuuut ! Tu vas nous faire repérer ! Parle doucement...

Simone, chuchotant :

- Comment m'as-tu retrouvée ?

- Raoul m'attendait devant chez vous, il était caché en haut du chêne qu'on voit de ta chambre, il a attendu cinq heures sans bouger.

- Qu'a-t-il attendu ?

- Que les mafieux qui planquaient sur le trottoir d'en face partent se ravitailler.

- Cinq heures ? Il a pas attendu le chêne pour être perché mon Raoul...

- Raoul m'a dit qu'il avait laissé une partie de l'or dans des sacs, dans une petite maison au bord du lac, ça te dit quelque chose ?

- Oui, c'est la maison des gardiens, à l'entrée de la résidence. Mais il faudra passer par derrière, et faire vite.

- Allez, on se bouge !

- C'est marrant que ce soit toi qui m'enlèves la corde au cou...

- J'adore ton sens de l'humour Simone, mais là, on n'a pas le temps ! Et puis tu es enceinte, on ne peut plus faire dans la légèreté insouciante.

- Et alors ? Je connais mes priorités, Raoul est l'amour de ma vie, et même s'il fait de moi un instrument à corde pour m'offrir une symphonie en or majeur, j'ai le droit d'aimer plaire à un autre musicien. A un homme qui sait toujours tirer les ficelles pour que le corps de l'instrument révèle sa beauté à l'état brut. Voilà, toutes les femmes connaissent des hommes qui les rendent plus belles que d'autres, et ce n'est pas pour cela qu'elle trompent leur mari avec. Elles prennent juste le temps d'aimer, de l'intérieur, sans faire de choix. Parce que mon seul choix, le vrai, l'unique, l'évident, c'est Raoul. Tant que nous n'avons pas couché ensemble, on peut jouer avec les mots, les sous-entendus, et même les bien entendus, non ?

- J'adore ton sens de l'amour Simone, mais si tu continues à m'exposer ta philosophie en douze tomes, tes nouveaux amis vont tellement tirer les ficelles que plus aucun son ne sortira de ta bouche !

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