mercredi 7 septembre 2011

Et le diamant entra dans son écrin


- Raconte-moi comment tu es tombé amoureux de moi...

- Je suis tombé mille fois amoureux de toi Simone... Et à chaque fois que je me suis relevé, tu étais toujours aussi belle.

- Voilà un homme qui sait taper dans le mille... Choisis un souvenir puissant, une empreinte profonde et indélébile, quelque chose qui t'a électrisé au point de sentir la force de ce lien invisible, comme une vérité palpable, une prière exaucée...

- Je sais... Ce matin-là, j'ai ressenti une chaleur sentimentale aussi forte qu'un amour orphelin qui aurait retrouvé ses racines. Tu avais choisi de me séduire en t'habillant, c'était déjà tout toi ce contre-pied. Alors que certaines auraient choisi l'effeuillage, tu avais transformé le spectacle d'une lettre entrant dans son enveloppe en le portant à un niveau de sensualité inégalable. J'aurais pourtant adoré que tu me proposes un automne au bord du lit, te voir perdre tes feuilles une par une, jusqu'à découvrir ce dernier bout de tissu, comme un linge en hiver. Il aurait su te quitter sans que tu ne prennes froid. Tu avais mis cette chanson "If you want me to stay", et tu m'as offert le plus beau printemps de ma vie. Un printemps de ceux qui font bourgeonner une passion, qui font durer les neiges éternelles. Je me souviens de tout, tes dessous, raffinés, qui épousaient des lignes à mettre des limites à l'infini tellement elles méritaient de régner sur la perfection, cette jupe blanche, une jupe droite avec un petit soufflet derrière, très classe, tu es entrée dedans comme un diamant dans un écrin, et ce petit haut noir, déboutonné sur la naissance de ton décolleté dans lequel même un aveugle aurait plongé, attiré par le parfum de ta magie. Chacun de tes gestes changeait la façon dont tu plantais le décor, et quel que fût le geste, le décor restait somptueux. Ce qui me faisait fondre par-dessus tout, c'était la grâce, celle que tu n'as jamais cessé d'avoir, ce mélange d'insouciance et d'assurance qui faisait rêver la jeune fille lorsqu'elle parlait à la femme qu'elle est devenue, devant ses premiers miroirs. Je me souviens très bien avoir souri devant l'élégance de ta gestuelle, quand tu m'as présenté tes chaussures, de superbes chaussures noires ouvertes, qui faisaient tes pieds enlacés de cuir et interdisaient à mes yeux de fuir, je te trouvais tellement belle... Oui... J'étais comme un chercheur devant la réponse à toutes ses questions, tu me demandais tout à l'heure un souvenir qui me ramenait à une vérité palpable, c'est exactement cela, j'étais comme devant une vérité définitive. J'étais devant la femme de mes rêves...

- Je m'en souviens parfaitement moi aussi... Quand je t'ai proposé cette petite séance d'habillage, je ne te connaissais pas encore vraiment, c'est en lisant ce qu'il y avait dans tes yeux que j'ai su que mes rêves avaient un homme, et que la réalité m'offrait le même...



Franck Pelé - Septembre 2011

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