Une jeune femme est assise depuis de longues minutes sur le banc en bois blanc légèrement craquelé qui fait face à la statue au visage cassé. Immobile, vêtue d'une robe jaune et d'un long manteau noir, elle fixe les yeux de ce personnage. Il n'a plus qu'un oeil visible mais elle le regarde dans les yeux, dans ce qu'il est et dans ce qu'il a été. Elle a le visage grave, elle laisse un sourire dessiner un espoir, elle sait qu'il sera bref. Elle a déjà remis ses lunettes aux verres fumés pour entretenir la discrétion autour de cette larme qui perle sur sa pommette gauche. Sa mère vient la rejoindre, elle sait. C'est une optimiste sa mère. Elle a connu la douleur pourtant, la fin, le désespoir, le mur au bout de la route qui se présentait comme idéale. Mais elle a ce je ne sais quoi de joyeux dans l'âme qui rend la vie à tout ce qui essayait de ne plus y croire. En essuyant la larme qui s'était arrêtée sur la lèvre de sa fille, elle demande :
- Elle vient d'où cette larme... ?
- D'un désert sans soleil à l'intérieur de moi... De l'endroit le plus désabusé de mon être... De la cave la plus sombre du palais que tu m'as si souvent raconté...
- C'est la vie ce palais ?
- Oui...
- Tu vois quoi là ? Quand tu regardes cette statue ?
- Le temps qui passe est triste, mais rien n'est plus triste que le temps déjà passé. Le temps qui passe agit encore dans le vivant, mais là, je regarde cette statue et je vois tout ce qui n'est plus, je vois le modèle, mort il y a des siècles, qui n'existe plus pour personne ni dans la mémoire de personne... Je vois mon père... je vois mon grand-père... je vois ma tante... (elle se met à hurler) Mais pourquoi bordel ! Pourquoi ???
- Chhhhh... Arrête... Respire... Respire doucement...
- Je vois l'amour qui n'est plus, je vois même ce qui ne peut pas être ! Ou ce qui sera peut-être un jour mais à quoi bon ? Pourquoi commencer quoi que ce soit si tout finit ?
- Ton père est là, avec toi, avec nous... ta tante est là, dans ton coeur, dans tout ce que tu vis, elle est une énergie incroyable qui...
- Mais je m'en fous de l'énergie tu comprends ??? C'est comme quand on me dit que je vais les retrouver, plus tard, dans un monde spirituel, immatériel ou je ne sais quelle dimension dont les adeptes de la grande sérénité parlent comme s'ils y avaient été quinze fois ! Tu veux que je te dise maman ? Même si je les retrouve plus tard dans une forme différente, ça n'apaisera jamais ma peine de les avoir perdus ! Je me fous de retrouver mon grand-père dans une énergie particulière ou une force impalpable, je veux le retrouver avec son regard, sa voix, sa moustache, ses traits ! Je ne veux pas d'une de ses déclinaisons promises par le ciel, la foi ou la peur ! Ma tante, je veux la retrouver avec son rire, ses expressions, ses yeux à la couleur si unique, je me fous d'entendre une voix qui me dit c'est moi, tu comprends ? Et je sais très bien qu'il n'y aura aucune voix. Toutes les promesses sont sucrées et à la fin il ne reste que le sel du désert immaculé, une mer morte...
- Pourquoi ne pas profiter à fond de cette parenthèse si tu penses que c'est une parenthèse avec un début et une fin définitive ?
- Mais pourquoi ? Dans quel but ? Tous les gens que j'aime sont partis ! Et dans mon souvenir il y a déjà plein de morceaux qui s'effritent comme le visage de cette statue... Pourquoi on vit maman, dis-moi... Pourquoi ? C'est quoi le but ? Pourquoi le bonheur est si court ? Pourquoi on nous offre toutes les perspectives du bonheur terrestre avant de faire tomber les lourdes portes de la réalité sur nos élans ? C'est fou... à peine a-t-on la maturité nécessaire pour en profiter qu'on arrive déjà à l'âge où tout est usé, les corps comme les rêves !
- Mais tu as à peine quarante ans ! Arrête ! Tu peux vivre encore je ne sais combien...
- Je peux vivre encore quoi ? Vingt ans ? Trente ? Avec le manque des uns et les mensonges des autres ? Avec mes échecs et mes évidences orphelines ? Mais ça sert à quoi ? Dans cent ans je ne serai plus rien ! Même pas une statue au visage fracassé par ce putain de temps qui passe puisque je n'aurai été le modèle de personne ! Personne ne me sculpte à part le temps assassin ! Il grave mes rides dehors et mes peines dedans à coups de burin mécanique, insensible à mes cris qui hurlent en silence ! Pourquoi je suis là ? Pourquoi a-t-il fallu qu'on me permette de goûter à ce qu'il est insupportable d'abandonner pour l'éternité ? C'est une punition la vie c'est ça ? Qu'a-t-on pu faire de si terrible pour mériter un truc pareil ? La vie c'est un terrible malheur déguisé en une multitude de bonheurs !
- Mais arrête enfin Tessa ! Arrête !!! On ne sait pas ! On ne sait rien ! On n'est pas équipé intellectuellement pour avoir les réponses, sinon ce serait trop simple ! Il faut aimer ! Aime Tessa, aime !!! Aime dès que la vie te sourit ! Parce qu'elle fait souvent la gueule la vie d'accord, mais quand elle sourit, tout s'éclaire, et ça peut durer longtemps ! Je ne reverrai plus jamais ton père et si j'y pense, j'y reste, alors je n'y pense pas ! Raoul c'était ma moitié, mon autre, je l'aime, je l'âme, et non pas d'imparfait, c'est ma moitié, je suis à lui, mais des années de bonheur ici avec lui, ça vaut largement une éternité à redevenir ce qu'on était avant de naître à cette vie !
- Tu ne sais pas ce que tu étais avant...
- Justement ! Tu ne sais pas ! Ni avant ni après, alors profite au moins pendant !
- Mais on n'était rien, on n'existait pas, et puis bim, le big bang, la petite graine, la nature, l'existence, la culture, l'intelligence, l'amour, le sexe, les liens, les enfants, les rires, les larmes, la maladie, la tristesse, la trahison, la solitude, la renaissance, l'espoir, l'horizon, et la nuit, pour toujours la nuit ! Il y a une grande différence entre avant et après. Moi je me fous de savoir que je n'étais rien avant, mais je ne supporte pas l'idée de devoir m'abandonner définitivement après ! On se casse le cul à arriver à s'aimer, à se connaître, à évoluer dans ce putain de monde de malades et merci au revoir ? Mais pourquoi ? Et comme tous ces cons ne sont pas capables de donner plus d'importance à la terre qu'à l'argent la planète va exploser et on fait comment après avec ces conneries de réincarnation ou je ne sais quoi ? Après c'est fini et basta ! Merci d'être venue !
- Tu n'as pas d'amour dans ta vie ? Je veux dire un homme qui t'aime et que tu aimes ?
- L'amour... Qu'est-ce qui est mieux ? Vivre une histoire magique jusqu'à ce que l'un perde l'autre à jamais parce que la mort serait venue chercher sa proie sans prévenir ? Vivre une alchimie folle en laissant la routine décrocher les étoiles et nous laisser dans un vide abyssal ? Ne pas vivre une évidence pour ne pas l'abîmer ou crever doucement de ne pas la vivre parce qu'il y a des vents contraires ? Si tout finit maman, dis-moi... si tout finit... pourquoi faut-il vraiment commencer quelque chose... Pour le plaisir du début ? Tu vois, je n'ai peut-être pas encore quarante ans, mais ça y est, j'ai vécu mes débuts prometteurs et enchanteurs, je les connais tous, ils m'ont tous transportée, bouleversée, ils m'ont soufflé à l'oreille que la vie était belle, que tout allait être comme dans un film. Mais la vie n'est jamais un film, parce que le film on peut écrire son début, son milieu et soigner particulièrement sa fin. Les très rares qui ont eu la chance de connaître une fin heureuse, ou mieux encore, un bonheur sans fin, ne sont même plus là pour en parler tellement ça n'existe plus. Même lui avec sa gueule cassée, il a peut-être été heureux comme personne, et que reste-t-il de sa vie ?
- Ma chérie... Je pourrais te secouer là, te dire des mots durs pour te réveiller, être ironique en te disant "je te laisse avec ta corde et ta noirceur" mais ce n'est pas ce que tu veux entendre. Tu hurles tout ça comme on vomit sa déception mais tu crèves d'envie d'entendre que tu as tort, tu as juste mal de penser avoir raison sur la nature empoisonnée du cadeau de la vie. Ton père c'était... je ne pourrai jamais dire c'était... c'est mon évidence, mon amour absolu, le miroir de mon âme. On a connu la routine, on a connu l'abîme, la maladie, la perte d'amis, morts physiquement ou morts dans notre coeur, on a connu pas mal de descentes vertigineuses après tant d'exquises randonnées, mais on a tout affronté ensemble. Même nos fautes, même ce qui aurait pu nous séparer, on a tout regardé dans les yeux, ensemble, pour avancer. Oui dans cent ans ta Simone de mère ne sera plus rien, même pas une statue à la gueule cassée. Mais je suis convaincue que l'amour qu'on a construit, vécu, celui qu'on laisse en héritage ici, servira à quelque chose, à quelqu'un, je me fous de savoir à quoi, à un homme, une femme, un enfant, une forêt, un océan, une montagne, une énergie palpable ou impalpable, l'amour qu'on invente comme celui qu'on sublime ne peut pas ne pas être utile. Aime, Tessa, aime, tu as raison, c'est probablement une expérience dont tu ne connaîtras jamais vraiment les fruits de ton vivant, mais si les promesses de la vie sont salées, comme l'addition qu'elle présente en fin de parcours, aimer est un dessert, et à bien y réfléchir, on ne mange pas si souvent son dessert préféré.
Regarde-moi... Aime... Tu m'entends ? Aime fort... Fige ce sentiment dans l'histoire du monde, je suis sûre que le monde en fera quelque chose.
Franck Pelé - février 2018 - textes déposés SACD
- Elle vient d'où cette larme... ?
- D'un désert sans soleil à l'intérieur de moi... De l'endroit le plus désabusé de mon être... De la cave la plus sombre du palais que tu m'as si souvent raconté...
- C'est la vie ce palais ?
- Oui...
- Tu vois quoi là ? Quand tu regardes cette statue ?
- Le temps qui passe est triste, mais rien n'est plus triste que le temps déjà passé. Le temps qui passe agit encore dans le vivant, mais là, je regarde cette statue et je vois tout ce qui n'est plus, je vois le modèle, mort il y a des siècles, qui n'existe plus pour personne ni dans la mémoire de personne... Je vois mon père... je vois mon grand-père... je vois ma tante... (elle se met à hurler) Mais pourquoi bordel ! Pourquoi ???
- Chhhhh... Arrête... Respire... Respire doucement...
- Je vois l'amour qui n'est plus, je vois même ce qui ne peut pas être ! Ou ce qui sera peut-être un jour mais à quoi bon ? Pourquoi commencer quoi que ce soit si tout finit ?
- Ton père est là, avec toi, avec nous... ta tante est là, dans ton coeur, dans tout ce que tu vis, elle est une énergie incroyable qui...
- Mais je m'en fous de l'énergie tu comprends ??? C'est comme quand on me dit que je vais les retrouver, plus tard, dans un monde spirituel, immatériel ou je ne sais quelle dimension dont les adeptes de la grande sérénité parlent comme s'ils y avaient été quinze fois ! Tu veux que je te dise maman ? Même si je les retrouve plus tard dans une forme différente, ça n'apaisera jamais ma peine de les avoir perdus ! Je me fous de retrouver mon grand-père dans une énergie particulière ou une force impalpable, je veux le retrouver avec son regard, sa voix, sa moustache, ses traits ! Je ne veux pas d'une de ses déclinaisons promises par le ciel, la foi ou la peur ! Ma tante, je veux la retrouver avec son rire, ses expressions, ses yeux à la couleur si unique, je me fous d'entendre une voix qui me dit c'est moi, tu comprends ? Et je sais très bien qu'il n'y aura aucune voix. Toutes les promesses sont sucrées et à la fin il ne reste que le sel du désert immaculé, une mer morte...
- Pourquoi ne pas profiter à fond de cette parenthèse si tu penses que c'est une parenthèse avec un début et une fin définitive ?
- Mais pourquoi ? Dans quel but ? Tous les gens que j'aime sont partis ! Et dans mon souvenir il y a déjà plein de morceaux qui s'effritent comme le visage de cette statue... Pourquoi on vit maman, dis-moi... Pourquoi ? C'est quoi le but ? Pourquoi le bonheur est si court ? Pourquoi on nous offre toutes les perspectives du bonheur terrestre avant de faire tomber les lourdes portes de la réalité sur nos élans ? C'est fou... à peine a-t-on la maturité nécessaire pour en profiter qu'on arrive déjà à l'âge où tout est usé, les corps comme les rêves !
- Mais tu as à peine quarante ans ! Arrête ! Tu peux vivre encore je ne sais combien...
- Je peux vivre encore quoi ? Vingt ans ? Trente ? Avec le manque des uns et les mensonges des autres ? Avec mes échecs et mes évidences orphelines ? Mais ça sert à quoi ? Dans cent ans je ne serai plus rien ! Même pas une statue au visage fracassé par ce putain de temps qui passe puisque je n'aurai été le modèle de personne ! Personne ne me sculpte à part le temps assassin ! Il grave mes rides dehors et mes peines dedans à coups de burin mécanique, insensible à mes cris qui hurlent en silence ! Pourquoi je suis là ? Pourquoi a-t-il fallu qu'on me permette de goûter à ce qu'il est insupportable d'abandonner pour l'éternité ? C'est une punition la vie c'est ça ? Qu'a-t-on pu faire de si terrible pour mériter un truc pareil ? La vie c'est un terrible malheur déguisé en une multitude de bonheurs !
- Mais arrête enfin Tessa ! Arrête !!! On ne sait pas ! On ne sait rien ! On n'est pas équipé intellectuellement pour avoir les réponses, sinon ce serait trop simple ! Il faut aimer ! Aime Tessa, aime !!! Aime dès que la vie te sourit ! Parce qu'elle fait souvent la gueule la vie d'accord, mais quand elle sourit, tout s'éclaire, et ça peut durer longtemps ! Je ne reverrai plus jamais ton père et si j'y pense, j'y reste, alors je n'y pense pas ! Raoul c'était ma moitié, mon autre, je l'aime, je l'âme, et non pas d'imparfait, c'est ma moitié, je suis à lui, mais des années de bonheur ici avec lui, ça vaut largement une éternité à redevenir ce qu'on était avant de naître à cette vie !
- Tu ne sais pas ce que tu étais avant...
- Justement ! Tu ne sais pas ! Ni avant ni après, alors profite au moins pendant !
- Mais on n'était rien, on n'existait pas, et puis bim, le big bang, la petite graine, la nature, l'existence, la culture, l'intelligence, l'amour, le sexe, les liens, les enfants, les rires, les larmes, la maladie, la tristesse, la trahison, la solitude, la renaissance, l'espoir, l'horizon, et la nuit, pour toujours la nuit ! Il y a une grande différence entre avant et après. Moi je me fous de savoir que je n'étais rien avant, mais je ne supporte pas l'idée de devoir m'abandonner définitivement après ! On se casse le cul à arriver à s'aimer, à se connaître, à évoluer dans ce putain de monde de malades et merci au revoir ? Mais pourquoi ? Et comme tous ces cons ne sont pas capables de donner plus d'importance à la terre qu'à l'argent la planète va exploser et on fait comment après avec ces conneries de réincarnation ou je ne sais quoi ? Après c'est fini et basta ! Merci d'être venue !
- Tu n'as pas d'amour dans ta vie ? Je veux dire un homme qui t'aime et que tu aimes ?
- L'amour... Qu'est-ce qui est mieux ? Vivre une histoire magique jusqu'à ce que l'un perde l'autre à jamais parce que la mort serait venue chercher sa proie sans prévenir ? Vivre une alchimie folle en laissant la routine décrocher les étoiles et nous laisser dans un vide abyssal ? Ne pas vivre une évidence pour ne pas l'abîmer ou crever doucement de ne pas la vivre parce qu'il y a des vents contraires ? Si tout finit maman, dis-moi... si tout finit... pourquoi faut-il vraiment commencer quelque chose... Pour le plaisir du début ? Tu vois, je n'ai peut-être pas encore quarante ans, mais ça y est, j'ai vécu mes débuts prometteurs et enchanteurs, je les connais tous, ils m'ont tous transportée, bouleversée, ils m'ont soufflé à l'oreille que la vie était belle, que tout allait être comme dans un film. Mais la vie n'est jamais un film, parce que le film on peut écrire son début, son milieu et soigner particulièrement sa fin. Les très rares qui ont eu la chance de connaître une fin heureuse, ou mieux encore, un bonheur sans fin, ne sont même plus là pour en parler tellement ça n'existe plus. Même lui avec sa gueule cassée, il a peut-être été heureux comme personne, et que reste-t-il de sa vie ?
- Ma chérie... Je pourrais te secouer là, te dire des mots durs pour te réveiller, être ironique en te disant "je te laisse avec ta corde et ta noirceur" mais ce n'est pas ce que tu veux entendre. Tu hurles tout ça comme on vomit sa déception mais tu crèves d'envie d'entendre que tu as tort, tu as juste mal de penser avoir raison sur la nature empoisonnée du cadeau de la vie. Ton père c'était... je ne pourrai jamais dire c'était... c'est mon évidence, mon amour absolu, le miroir de mon âme. On a connu la routine, on a connu l'abîme, la maladie, la perte d'amis, morts physiquement ou morts dans notre coeur, on a connu pas mal de descentes vertigineuses après tant d'exquises randonnées, mais on a tout affronté ensemble. Même nos fautes, même ce qui aurait pu nous séparer, on a tout regardé dans les yeux, ensemble, pour avancer. Oui dans cent ans ta Simone de mère ne sera plus rien, même pas une statue à la gueule cassée. Mais je suis convaincue que l'amour qu'on a construit, vécu, celui qu'on laisse en héritage ici, servira à quelque chose, à quelqu'un, je me fous de savoir à quoi, à un homme, une femme, un enfant, une forêt, un océan, une montagne, une énergie palpable ou impalpable, l'amour qu'on invente comme celui qu'on sublime ne peut pas ne pas être utile. Aime, Tessa, aime, tu as raison, c'est probablement une expérience dont tu ne connaîtras jamais vraiment les fruits de ton vivant, mais si les promesses de la vie sont salées, comme l'addition qu'elle présente en fin de parcours, aimer est un dessert, et à bien y réfléchir, on ne mange pas si souvent son dessert préféré.
Regarde-moi... Aime... Tu m'entends ? Aime fort... Fige ce sentiment dans l'histoire du monde, je suis sûre que le monde en fera quelque chose.
Franck Pelé - février 2018 - textes déposés SACD
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