dimanche 28 novembre 2010

La dolce vita


- Tu aimes les belles femmes Simone ou tu en es jalouse ?

- J'aime beaucoup regarder les belles femmes. Mais je les regarde quand elles ne voient pas que je les regarde. Et si, quand je regarde une belle femme, elle ne sent pas que je la regarde parce qu'elle est belle, je peux même engager la conversation...

- Et si elle le sent ?

- Si elle le sent et qu'elle en est un peu gênée, c'est très séduisant aussi, mais si elle le sent et se gonfle aussitôt l'ego, jusqu'à en devenir laide, je l'ignore superbement. Je ne supporte pas ces femmes qui semblent sortir uniquement pour que les regards se posent sur elles. Elle vous toiseraient presque avec leurs artifices et leurs certitudes. Une belle femme est belle à mes yeux parce qu'elle ne le sait pas autant qu'elle l'exprime, parce qu'elle est toute en douceur et en humilité, elle est belle parce qu'elle remercie la nature à chacun de ses gestes de lui avoir promis la grâce...

- Vous voulez dire que ces femmes qui sentent ces regards changent de comportement ?

- Bien sûr. Elles ne sont plus, elles paraissent... Et vous voulez que je vous dise Coco ?

- Dites-moi

- Être ou ne paraître, telle est la question.

- Vous me plaisez Simone. Vous méritez bien plus la lumière que ces mannequins sans âme... Vous voudriez défiler pour moi ?

- D'accord. Mais alors dans la rue, et sans savoir qu'on me regarde, sinon je me contredirais... Je passerai sous les fenêtres de vos clients et invités, sans savoir qu'ils sont là, je serai, tout simplement. Je serai, fière d'avoir été, et jamais n'aurai paru.

- Extraordinaire concept ! Federico, organise-nous un défilé "Rue Madame" s'il te plaît ! Pour 19h !

- On peut commencer à 20h ? Je dois finir mon scénario aujourd'hui...

- Federico se lance dans le cinéma, il a un talent fou, je crois beaucoup en lui...

- Ah oui ? Quel est le titre de votre film ?

- C'est encore un projet... Je vais l'appeler "Les feux du Music-Hall". D'ailleurs, Simone, j'aimerais vous proposer un rôle, j'en serais très honoré.

- Avec plaisir Federico ! Tant que vous ne me faites pas danser nue dans une fontaine...

- Ce n'est pas mon genre...

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